Avec ses quinze travées, la halle C3 est la plus longue encore existante à ce jour. Elle témoigne des précédents usages de ce vaste site, construit par la ville de Lyon dans les années 60, qui accueillait le commerce de gros alimentaire. L’architecte en chef de la Ville de Lyon de l’époque, Louis Weckerlin, et son équipe, ont proposé une architecture fonctionnelle, efficace et répétitive, qui devait s’adapter et résister aux nombreuses livraisons et aux trafics de camions. La vie marchande grouillait entre les stands des poissonniers, bouchers et primeurs. Comment alors basculer dans un tout autre imaginaire pour créer un lieu accueillant, propice au développement de l’Enfant ?
Si la mutation semblait périlleuse, adapter l’organisation claire et lisible nécessaire au bon fonctionnement d’une école dans cette hyper-trame a finalement rapidement relevé d’une certaine évidence.

Le bâtiment historique reste assez peu changé dans sa lecture et l’existant est exploité au maximum. Il garde sa morphologie basse et toute en longueur, tramée, composée et rythmée avec ses toits arrondis caractéristiques. Les travées délimitent naturellement les salles de classes et autres espaces pédagogiques, Le large couloir qui servait à la circulation des acheteurs et à l’exposition des produits, est maintenant réexploité pour celle des enfants afin de relier les différents espaces qui composent l’école.
Pour optimiser au mieux les surfaces exploitables, les anciens sous-sols sont dégagés et offrent des ailleurs, appropriables par les équipes pédagogiques. Ils s’ouvrent désormais sur une cour anglaise gradinée et végétalisée, qui assure une mise à distance du parvis public.

Dans la stricte continuité de l’existant, l’extension s’implante précisément sur les trois trames de la halle, elle se cale sur le même rythme et en garde le principe constructif : structure fine poteaux-poutres en béton, remplissage brique et toiture légère en bois. Les deux forment un tout fort et cohérent, comme si elle avait toujours été là ! Elle accueille les espaces communs du programme, comme le restaurant scolaire, le gymnase, les locaux médicaux ou le logement du gardien. Dans l’idée de créer un équipement ouvert sur la ville et sur le quartier, le restaurant scolaire et le gymnase sont mutualisables par les associations, durant les nombreux temps extra-scolaires.

Dans le prolongement des anciens quais, le cœur d’îlot est animé par la cour de l’EAJE et des maternelles. Elle sensibilise au territoire de la Confluence, en reproduisant sa géographie à l’échelle de l’école. Un travail approfondi est par ailleurs réalisé sur la végétalisation, en écho au champ de la Confluence.

Si la cour du rez-de-chaussée est la cour de l’eau, la cour sur le toit est celle des vents. Celle-ci offre un cadre exceptionnel aux enfants, leur permettant de voir la ville comme des tableaux à travers de grands cadrages vitrés préservés. Les paysagistes rappellent que les lieux de confluent sont souvent au croisement de plusieurs vents et c’est une bonne source d’inspiration pédagogique. Au sud, une serre est installée et devient le support d’activités autour de la biodiversité pour tous. Plus au nord, sur l’extension, se tiennent les espaces de sport extérieurs et jeux de ballons pour ne pas empiéter sur la cour plus apaisée.