Groupe scolaire Samuel Paty et parc public de la Raude

Tassin La Demi-Lune (69)

2022 - 2026

Au milieu d’espaces toujours plus urbanisés, Tassin de la Demi-Lune dispose d’un dernier tènement préservé de la croissance de la ville, témoin d’une culture maraîchère passée. C’est ce terrain qu’elle a choisi pour accueillir une nouvelle école et un parc public. Deux nouvelles entités qui formeront un cœur de ville végétal unique, où les frontières entre les différents usages s’effacent au service d’une vie quartier reconnectée à son environnement. Ce dialogue inédit, proposé aux cotés de l’agence BASE Paysage permettra de créer un lieu qui respire, comme une parenthèse végétale et ludique, appropriable par tou.te.s. Le bâtiment proposera de faire coïncider les logiques programmatiques, constructives, et climatiques : une simplicité à tous les niveaux, synonyme d’économie des ressources, de matières, d’énergies, à l’image des ambitions portées par la maitrise d’ouvrage, et des engagements pris par toute l’équipe de maitrise d’œuvre.

Données du projet
Adresse

Chemin de la Raude / Avenue du Général Brosset
69160 Tassin la Demi-Lune

Maîtrise d'ouvrage

Ville de Tassin de la Demi-Lune

Images

Perspectives : Pierre Descubes
Base Paysage

Programme

Construction du groupe scolaire Samuel Paty et l’aménagement du parc public du quartier de la Raude à Tassin-La-Demi-Lune. Le groupe scolaire accueillera 15 classes, 5 classe maternelles et 10 classes élémentaires avec un pôle périscolaire, un restaurant scolaire et une salle EPS.

Equipe

Architecture, Économie, QEB, OPC : Vurpas Architectes
Paysage : BASE
Structure, Fluides : ABAC
Acoustique : Génie Acoustique
Cuisiniste : ICP
VRD – éco-gestion de l’eau : OGI
Écologue : Yann Vasseur – Faune-Flore-Expertise

Le parc de la Raude, nouveau maillon dans la trame végétale

Installer un nouveau parc au sein de la commune de Tassin La Demi-Lune est l’opportunité d’offrir une respiration bienvenue dans un milieu très urbain.
Emblème d’un système naturel, frugal et vivant, le parc de la Raude est une oasis où se développe le sentiment de nature qui favorise l’enrichissement de la biodiversité et le confort des riverain.e.s. Plus qu’un espace vert standard, ce parc acclimaté offre un espace de fraîcheur avec une forte valeur écologique, des sols fertiles, le développement d’une végétation forestière pionnière et la mise en place de milieux variés tels que la prairie, le bois ou encore la mare. Ces différents écosystèmes forment autant de parcours et d’ambiances qui jalonnent une boucle entre l’entrée principale et la Noria. Au gré des explorations, des mobiliers ludiques sont dispersés dans des enclaves formant de petits espaces de repos. Ils agrémentent la balade, la découverte et développent le côté ludique du lieu.
Ces milieux aménagés dans le cadre du projet vont évoluer au fil du temps, naturellement. Certaines espèces prendront le pas sur d’autres, certaines mutations auront lieu. Intempéries ou encore interventions humaines amèneront ces différents écosystèmes à s’adapter, tout en maintenant une harmonie globale du site. C’est aussi ça qui participera à la beauté et à l’épanouissement d’un milieu naturel en mouvement, intégré en cœur de ville, et pleinement connecté au groupe scolaire.

La Noria

Ce terrain a été pendant de nombreuses années source de production et de vie c’est grâce à la présence de l’eau. L’éolienne, accolée au bâtiment, traduit sur le site la mise en valeur de ce passé maraîcher et productif. Le terme de Noria évoque la résurgence de l’eau et la mémoire de l’ancienne pompe. C’est un lieu où l’on vient se ressourcer le corps et l’esprit. La Noria deviendra le lieu emblématique où la vie locale prend toute son épaisseur grâce à la production de la communauté, à l’échange entre les générations et au développement de la vie de quartier. Elle incarnera un véritable incubateur de vie sociale où de nombreuses fonctions sont possibles, un lieu d’usages intenses et multifonctionnels. En ce sens, l’espace sera volontairement peu équipé, brut et robuste afin de permettre des appropriations variées. Le lieu ne sera pas destiné à l’usage exclusif de l’école, mais aura vocation à bénéficier à l’ensemble de la communauté et à tous les moments de la journée.

Une école, des lieux

Les temps de présence cumulés, scolaires et périscolaires, à la journée, à la semaine, à l’année, peuvent être longs pour les enfants. L’école qui les accueille doit être capable de proposer « des lieux dans le lieu » pour varier les expériences d’apprentissage, éviter la monotonie. En réponse à ces besoins pédagogiques, le groupe scolaire Samuel Paty offre des configurations et ambiances variées pour les équipes et les enfants. La dualité salle de classe/cour de récréation est enrichie, dépassée, au bénéfice du travail et des découvertes en groupes plus ou moins nombreux dans des lieux différents. Les salles de classes maternelle pourront profiter d’un petit extérieur en pleine terre, devant les grandes baies vitrées qui invitent à étendre les possibles.

Les circulations très « élargies » dans les étages seront à la fois des sas pour soulager les flux importants mais aussi des prolongements intérieurs de la galerie, « des placettes », espaces intermédiaires et interclimatiques entre les salles de classe et les grandes cours. Dans la même logique, ces dernières ne seront pas de grandes plateformes monolithiques, mais bel et bien des espaces aménagés pour la pluralité des activités, des temps et des âges des enfants. Enfin, le parc est une magnifique opportunité de faire la classe hors les murs. Comme une « classe verte » disponible tous les jours autour du bâtiment, le lien entre l’apprentissage et le paysage se fera naturellement.

La volumétrie simple et maitrisée assure une insertion naturelle dans le parc, une excellente compacité, une enveloppe thermique évidente et efficace, peu exposée aux vents dominants, limitant les ponts thermiques et facilitant l’atteinte d’une étanchéité à l’air performante. La conception structurelle découle naturellement de la trame du bâti et des espaces intérieurs.

Notre proposition architecturale et paysagère a d’abord été guidée par des principes bioclimatiques en réelle résonance avec le parc, préférant les dispositifs bâtis et végétaux pour limiter l’appel aux équipements techniques. Minimiser l’emprise du nouveau groupe scolaire est une intention nécessaire pour ne pas consommer les sols et très concrétement ici, laisser le plus d’ampleur possible au parc public.

La simplicité et l’adaptabilité proposées sont au service des mutations ultérieures qui pourront avoir lieu, pour se laisser une chance face à ce qui restera encore à imaginer.