Cinéfabrique

Lyon (69009)

2019 - en cours

La Cinéfabrique est une toute jeune école publique de Cinéma installée à Lyon dans un ancien lycée technique du bâtiment des bords de Saône à proximité des maisons de Tony Garnier et de l’Île Barbe. Nous avons le plaisir de l’accompagner dans son éclosion et dans l’adaptation du lieu à sa philosophie : construire des plateaux de tournage et une salle de projection sur l’emprise des anciens ateliers bien sûr mais aussi libérer les cours pour planter des arbres et un potager, recentrer le restaurant, investir la vieille maison Sabran adossée aux balmes, organiser un hall-mixeur au cœur de la vie de l’école, isoler et tirer profit de la nappe pour chauffer et rafraichir un peu, déposer les faux plafond pour retrouver de la hauteur et du relief…mais la Cinéfabrique, c’est surtout une démarche qui s’organise le plus souvent autour de la table, où chacun amène ses savoirs et ses envies. Parfois on se trompe, on échange beaucoup. Au final on avance ensemble et on repart plein de rêves pour le projet.

Données du projet
Adresse

5 rue communieu
LYON 69009

Maîtrise d'ouvrage

SCI Cinésauvage

Images

Photos : Cinéfabrique
Images : Pierre Verne

Programme

Phase 1 :
– construction d’une salle de projection et de 2 plateaux de tournages / studio enregistrement sur l’emprise des anciens ateliers
– Réhabilitation d’une ancienne demeure bourgeoise abandonnée en espace de coworking et logements pour étudiant et intervenants extérieurs
Phase 2 :
– Réhabilitation de l’ensemble de l’école Cinéfabrique (hors phase 1) comprenant le réaménagement des locaux (restaurant, magasin, enseignement, administration), des espaces extérieurs, et amélioration énergétique / décarbonation du site.

Equipe

Architecture, Economie, QEB, OPC : Vurpas Architectes
Structure : ADIS
Fluides : STREM
Acoustique : Génie Acoustique
Paysage : BASE

Comment faire un lieu qui ressemble à la jeune Cinéfabrique à partir de ce patrimoine ordinaire de la fin des années 70 qui a le mérite d’être une ressource disponible suffisamment bien construite pour envisager une seconde vie ?

 

Intervenir partout sauf sur les façades

La tentation était grande de revêtir ces façades d’une nouvelle vêture comme l’imaginait le programme et les utilisateurs.

Après échanges, concertations et appropriation des enjeux du projet et de son site, nous avons proposé le contraire:  intervenir partout sauf sur les façades.

En effet, si l’implantation du bâtiment d’enseignement dont la construction date de la fin des années 70 interroge dans son implantation notamment devant l’ancienne maison bourgeoise, il a au moins le mérite du «bien construit», de s’offrir assez facilement à de nouveaux usages et de présenter une sobriété de ses façades préfabriquées. Elles ont globalement bien vieillies et la sobriété de leur dessin n’est pas forcément un défaut.

D’autres priorité ont émergées, notamment la nécessité d’enrichir un rapport au sol et à une dimension paysagère bien pauvre l’un et l’autre. Les espaces extérieurs centraux sont des aires d’évolutions sportives «dures» ou des espaces conçus pour la giration des véhicules. Les paysage est à peine présent là où on a bien voulu lui laissé de la place, dans les interstices résiduels de cette composition qui n’a pas été pensé pour lui offrir une place de choix. On peut regretter aussi que les pieds des façades et les seuils soient mal traités, parfois dans l’urgence, pour répondre à des besoins réels d’accessibilité des locaux. Le projet s’appuie sur une approche glaoble du paysage

L’histoire du site nous rappelle que les propriétés qui longent la Saône composaient avec des parcs et des allées, indisociables des belles demeures. Le jardin etait une composante de l’architecture et du paysage sur ce territoire avant sa forte densification au XXéme siècle.

Adaptations

 

  • d’un ancien lycée technique en école d’enseignement supérieur
  • d’un bâtiment conçu à la fin des années 70, qui n’a subit que peu de modifications depuis sa conception initiale, aux exigences actuelles de performance et de qualité environnementale et de décarbonation
  • d’un bâtiment d’enseignement des métiers du bâtiment en bâtiment d’enseignement des métiers du cinéma
  • à la philosophie et à la politique pédagogique de Cinéfabrique
  • consécutives à la réhabilitation de l’ancienne Maison SABRAN et à son rattachement au périmètre «vivant» de l’école.
  • pour palier à des défauts éventuels liés à la conception initiale, aux évolutions sociologiques du rapport à un lieu d’enseignement

Améliorer plutôt que refaire

En conservant au maximum le déjà-là, Cinéfabrique évite une démolition / reconstruction gourmande en ressources. Tout le programme, co-conçu avec les usagers, rentre dans les murs existants, à l’exception des plateaux de tournage qui nécessitaient une surrélévation. En réinvestissant des locaux sous-utilisés, l’école gagne même près de 220 m² de surface en plus, et ce malgré l’isolation de ses murs !